lundi 30 septembre 2013

Les difficultés de la vie en Suisse

Vivre en Suisse est bien plus compliqué qu'il n'y paraît. Bien sûr, ils parlent français (enfin pas comme leurs voisins, mais une fois acquises les expressions locales, ils sont compréhensibles) ce qui simplifie la communication.

Si ce n'est pas dans le langage que vivre en Suisse est compliqué, où le bât blesse-t-il ? Tout simplement dans les prises de courant. Une fois encore il faut acheter des adaptateurs pour pouvoir brancher, ne serait-ce que l'ordinateur. On commence par en prendre trois ou quatre. On continue avec cinq autres. On se les arrache, on ne partage pas, en tout cas pas moi. "Qui a pris l'adaptateur du lave-linge ? Il est strictement défendu de l'emprunter." Je m'abstiens de dire "sinon je ne lave plus" parce que ça les laisse froids.

Ensuite on se trouve stupide à la cuisine : où est l'adaptateur ? "Si vous ne me rendez pas immédiatement l'adaptateur de la cuisine, il n'y aura rien à manger" (cette phrase ne les laisse pas froids, leur estomac domine tout !)


Adaptateur franco-suisse
 Et qui s'est permis de mélanger les adaptateurs ? 

Adaptateur franco-italien à gauche, et franco-suisse à droite

samedi 28 septembre 2013

Le pique-nique chez Alphonsine

 Nous sommes un 2 novembre, Monsieur Alphonse profite d’une journée de récupération. « Alphonsine, ici il y a du brouillard, mais en hauteur il y aura certainement du soleil. Que dirais-tu d’un pique-nique ? »

Alphonsine, toujours partante dès qu’il s’agit d’une idée saugrenue, s’enthousiasme, fait chauffer de l’eau pour les œufs durs, et continue son repassage puisqu’il n’y aura pas de déjeuner à préparer.

L’heure approche, Alphonsine s’active dans la cuisine, verse l’eau bouillante pour le café dans sa thermos, prépare le jambon, le beurre et les cornichons, envoie Albertine et Augustin acheter des baguettes…

Monsieur Alphonse surgit, s’excuse « le brouillard s’est levé, mais les nuages arrivent. Il n’y aura pas de soleil sur les hauteurs. Pouvons-nous pique-niquer dans la cour ? »

Très bonne idée. Les enfants sortent les couvertures de la voiture, les étalent par terre. Ils aident Alphonsine à porter les ingrédients du pique-nique à l’extérieur, puis appellent « à table ». Nous sommes presque tous installés lorsqu’Ambroise s’écrie « Il faut d’abord monter en voiture. Venez tous ! »

Albert se met au volant, Monsieur Alphonse et Madame tout au fond, les autres se répartissent sur les sièges restants. Monsieur Alphonse crie « moins vite dans les virages, je me sens mal, j’ai envie de vomir ». Alphonsine hurle : « il m’embête, je veux changer de place ». Anatole nous invite à regarder le beau paysage. Alphonsine hurle toujours : « je suis au fond, je ne vois rien dehors ». Albert sort de la voiture : « Nous sommes arrivés, tout le monde descend, et je veux du calme pour le pique-nique ».


Nous nous installons dans la cour, et pique-niquons, heureux de notre excursion !!!


jeudi 26 septembre 2013

J'habite dans un meublé

Dans notre expérience familiale, pourtant bien riche avec nos multiples déménagements, nous n'avions pas encore testé la location d'un meublé. A présent que nous vivons dans ce mode d'habitation, nous nous rendons compte qu'il aurait été dommage de passer à côté de cette expérience.

Ce meublé nous a été proposé en dernier recours, pour aider à lutter contre la clochardisation d'une famille nombreuse : "Nous vous proposons une maison meublée pour une durée de 5 mois. Vous admirerez l'agencement vintage des années 70 et vous sortirez au plus tard le 31 décembre 2013 à 12 heures".

Nous admirons, nous profitons de la décoration vintage. Même plus, non seulement nous admirons le style année 70, mais nous pouvons affirmer avec force que la décoration est du plus pur style 1970 puisque rien n'a été refait depuis lors !

La moquette jaune moutarde ou vert olive aux murs, la moquette sèche et rêche marron au sol, les carreaux chocolat à fleurs dans les sanitaires, même l'abattant WC est d'origine, mais si solide que j'en viens à regretter que sa production n'ait pas été poursuivie.
 



La cuisine aussi est dans l'état d'origine, mais elle mérite un article à elle toute seule. Affaire à suivre, donc, pour la cuisine.

La maison pure 1970 avec poussière d'origine, a un intérieur peu engageant, mais elle est tellement grande qu'elle fait oublier tous ses défauts. Dix chambres, un salon aux fauteuils aussi profonds que défoncés, un tapis qu'il ne faut pas soulever de peur de devoir ramasser les morceaux du revêtement plastique qui recouvrait le dessous.

Par chance, nous avons 5 WC ! C'est du luxe ! A l'étage, j'ai fait condamner par Monsieur Alphonse un des WC pour y installer lave-linge et sèche-linge : la maison ne prévoyait aucun branchement pour ce genre d'appareil, et je n'avais aucune velléité à aller laver mon linge sale dans la fontaine de la cour !

Il reste les deux douches qui font face aux 2 WC. Elles ont ceci de sympathique qu'elles communiquent par le haut, le mur s'arrêtant à une quinzaine de centimètres du plafond. Idéal lorsqu'on a des enfants qui doivent êtres poussés par aller se doucher. Il suffit de les envoyer par deux. Le plaisir de prendre sa douche en se racontant des histoires fait oublier le refus obstiné de se laver !


Au final, nous logeons dans une maison qui ressemble à s'y méprendre à une gare, vue de l'extérieur. Je l'aime malgré ses défauts, ou peut-être à cause d'eux ? Elle est idéalement située à deux pas de l'arrêt du bus qui mène directement les enfants à l'école, dans un coin perdu, à l'écart de tout village. Nous ne pourrons y rester, sûr que je la regretterai, cette maison si attachante !



Vue depuis les toilettes !


mercredi 25 septembre 2013

De l'or en bouche


J'aime les mirabelles, surtout cueillies par une chaude journée, directement à l'arbre. J'ai alors le sentiment de manger de l'or : rond, chaud, doux, sucré, moelleux. Et j'aime la confiture de mirabelles. Cette année comme tous les ans, j'ai rempli des pots et des pots...

Et je suis toujours la même recette, quels que soient les fruits : 1 kg de fruits pour 750 g de sucre. Je ne fais jamais de mélange de fruits, j'aime les goûter séparément. Pas d'épices non plus, pour garder le seul goût du fruit.



lundi 23 septembre 2013

Pourquoi en blanc ?

L'autre soir, à l'heure du souper (je vous rappelle qu'ici on soupe lorsque vous dînez), à la fin du souper pour être plus exact, Monsieur Alphonse prend la parole et me demande "Mais pourquoi lui achètes-tu des polos blancs ?"

Dans un souci de bonne éducation vis à vis d'Ambroise, je ne ris pas, et réponds tout simplement : "Je ne lui ai pas acheté de polo blanc, je l'ai reçu".

Monsieur Alphonse a alors pris un air songeur et nous a fait part de la richesse de sa pensée : "Si tu en prends un rouge, on verra les traces de yaourt. Mais s'il est blanc, on verra la sauce tomate. Tandis que s'il est marine..."

Bref, c'est insoluble. Albert qui a toujours le mot pour rire, et qui excelle pour taquiner ses frères et soeurs (au point qu'à certains repas je l'appelle Détritus*) déclame : "Tu devrais les choisir bariolés".

Ce midi, ce n'est pas seulement le polo qu'il aurait fallu choisir bariolé, mais le polo ET le pantalon : en coupant sa crêpe dans son assiette (pour une fois avec un couteau et une fourchette, mais c'est peut-être ça qui l'a perturbé), son assiette s'est renversée sur ses cuisses. 

J'ai contemplé la scène avec quiétude : une crêpe, de la sauce tomate avec des aubergines et de la mozzarella atterrissant sans crier gare sur les genoux du pauvre enfant. Ambroise, tout en proférant le traditionnel "C'est pas de ma faute" (alors la faute à qui ?), a pris sa serviette (je note : il avait sa serviette sur ses genoux, bon point) pleine, et l'a retournée sur l'assiette qui avait été remise à sa place. Il a constaté qu'il restait peu de choses sur son pantalon, et que ma foi tout n'était pas si grave puisqu'il avait justement eu l'intention de changer de pantalon.

"Ambroise, je te le dis, tu ne seras jamais diplomate, tu ne sais pas te tenir à table, tu écoeurerais tout le monde. Ou alors il faudra te trouver un cours de maintien."

Ca tombe bien, il ne veut pas être diplomate. Ouf.... ils ne savent pas à quoi ils ont échappé les diplomates des autres pays !



* Vous relirez avec profit "La Zizanie" de Gosciny et Uderzo dans la collection Astérix.


samedi 21 septembre 2013

Gruyère


Ce mot évoque à tous quelque chose, en général plutôt un morceau de plastique comestible qui peut exister sous la forme râpée, cette fois comestible à chaud, mais toujours avec la même notion de plastique.

A tous ceux qui me comprennent, je propose de poursuivre leur lecture de ce brillant article. 

Je reviens de Gruyère. Pas d'un trou de ce fromage qui n'en a pas, mais du village qui a donné son nom à ce fromage tellement bon qu'on dévalise la laiterie du coin (quand on sait où acheter ce fromage, on ne se lasse pas d'en goûter toutes ses saveurs). Lorsque j'ai vu apparaître Gruyère dans mon pare-brise, au son d'une musique d'Ennio Moriconne, j'ai bien cru que je ne m'en remettrais jamais tellement c'était beau.

Le petit train qui mène à Gruyère. Nous étions en voiture, mais j'aime ce train.






Le château

Nous avions projeté de visiter le musée. Le site internet était plein de promesses : vous pourrez toucher, sentir, goûter, comprendre et apprendre tout ce qu'il faut savoir sur la fabrication du gruyère. 

C'est donc pleins d'espoir que nous avons franchi les portes du musée, payé notre droit d'entrée, pour découvrir un espace restreint dont le seul intérêt réside dans les grandes baies vitrées installées au-dessus de l'espace de fabrication du fromage. A l'heure où nous sommes arrivés, il n'y avait que des cuves vides et des moules fermés qui laissaient échapper leur petit lait. Rien de bien passionnant. Internet nous aurait donné plus d'informations. Oui, mais.... nous n'aurions pas eu ces si jolis et si appétissants billets d'entrée : une barquette contenant trois morceaux de gruyère à des maturités différentes pour pouvoir goûter le fromage à différents stades : 6 mois, 8 mois et 10 mois. 

Moi je préfère le gruyère de deux ans d'âge...



jeudi 19 septembre 2013

Main courante

Suite à mon article "je vais me plaindre", vous attendez tous que je vous énumère les complaintes qui émaillent mon joli cahier "Main courante".

Vous vous souvenez que ce cahier a été ouvert sur l'inspiration de Ginger, et qu'il a été posé en évidence sur la table du salon. J'ai attendu avec impatience que les feuilles se remplissent, en espérant pouvoir en rire, le soir, avec Monsieur Alphonse. Que les mauvaises langues se calment, je suis une mauvaise mère et je m'en contente, mais oui, je ris lorsque mes enfants pleurent...

Malheureusement, non seulement il ne se remplit pas au rythme où j'entends "je vais me plaindre", mais il ne contient rien de bien scandaleux. Tant mieux, la DRASS ne va pas se mêler de ma vie privée. Néanmoins, j'aurais bien aimé devenir juge de paix ou quelque chose d'approchant, même si je préfère le rôle de l'avocat (on ne change pas si facilement de profession, même après 21 ans de non exercice !).

Anatole : Il est inadmissible qu'Ambroise et Augustin ne fassent pas la vaisselle du matin, aussi, je me permets de proposer qu'il y ait un roulement et qu'ils puissent aussi faire la table midi et soir.

Ambroise : Moi, Ambroise, en personne, je me permets de dire qu'il est inadmissible qu'on ne puisse pas avoir de goûter et que l'on doit toujours répondre quand on nous appelle et que les parents ne répondent pas et que c'est vrai ben quoi à la fin, sans blague !

Augustin : Je ne suis pas d'accord qu'Ambroise fasse la vaisselle le matin, le midi et le soir avec Albert.

Augustin : Je ne suis pas d'accord des ampoules qui ne marchent pas.

Albert : Porter plainte, pourquoi ? Je ne suis pas menuisier.

Anatole : Il faudrait voir pour que je ne sois pas assis au milieu dans la voiture, mais sur les bords.

Ambroise : L'article 6 devrait être interdit car on devrait avoir droit aux fautes. (et puis les plaintes naissent libres et égaux en droit aux fautes).

Anatole : Je déplore que papa n'écoute pas lorsqu'on lui adresse la parole.

Albert : Après les vacances palpitantes, un bateau qui a réussit une chirurgie esthétique sur certains, un autre dont l'arrière a été cassé, un déménagement qui, d'un jour à l'autre changeait comme les nuages dans le ciel, je trouve intolérable que de façon imprévisible nous puissions prévoir le prévisible de ce qui ne nous serait jamais arrivé sans l'imprévisible.

Ambroise : Je trouve que certaines personnes pourraient exprimer un peu plus clairement leurs plaintes.

Antoinette : Serait-il possible de rajouter un article au règlement impliquant l'obligation d'écrire lisiblement avec des lettres existantes et non des traits horizontaux remplaçants les 2/26ème des lettres de l'alphabet ?

Albert : Moi je trouve que le sujet qui me tient à coeur se doit d'être mis en avant par des truchements non point rhétoriques ou théoriques mais bel et bien pratiques. Qu'est ce qui ne saurait être dit, sinon ce qui vient du coeur dans un cahier de plainte ? C'est pourquoi il serait de bon ton d'examiner avec attention l'analyse des idées transmises, et en particulier du sujet que j'ai envie d'aborder ici. Mais pourquoi seulement l'aborder ? Ceci serait certes plus aisé, mais non moins facile que de l'écrire en entier. C'est pourquoi je vais aborder mon sujet et en détailler chaque points. La commission rejettera-t-elle ma plainte ?

Alphonsine : Les chaussures de l'entrée ne sont jamais rangées.

Ambroise : "Vous avez deux nouveaux messages"
1. Certains gens voient les choses plus difficiles qu'elles ne le paraissent, les phrases les plus courtes sont les moins longues. Mais allons droit au but. Donc je disais que certaines personnes - prenons un exemple (au hasard) Albert - quelqu'un de tout à fait gentil et qui ne m'a rien fait (ni à moi, ni à personne) et qui a tendance à écrire des phrases trop longues.
Par ex : Il a écrit une plainte -trois pages avant- où il a exprimé des tas de choses qui ne veulent rien dire (sauf peut-être pour lui, peut-être...). 
Donc, on devrait avoir des plaintes plus courtes (celle-ci ne compte pas)
2. Certaines autres personnes ont cette fois-ci tendance et la manie de former des plaintes trop courtes qui d'ailleurs ne sont même pas des plaintes : "certes" ou "pourquoi".
Je rapelle donc que ce cahier est une "main courante" et pas des SMS !!! Merci

PS : Ce cahier est une atteinte aux droits des enfants.

Augustin : Je ne suis pas d'accord qu'Ambroise fasse des rédactions.

Antoinette : L'article 4 stipule qu'il faut écrire son nom, donc les initiales ne sont pas valables, car d'autres personnes peuvent avoir les mêmes.

Augustin : Je ne suis pas d'accord qu'Anatole prenne mon skate.

Ambroise : Bonjour, aujourd'hui, en ce 25 août 2013, je vais faire une simple remarque qui est aussi un peu une plainte (eh oui...). L'article 5 affirme que la MC sera lue. Il y a eu 21 plaintes et aucune n'a été examinée. C'est pourquoi je propose que chaque semaine, le soir, samedi par exemple, on en fasse part.

Anatole : Chère famille, Je me demandais s'il était possible d'arrêter de procrastiner. En effet, il faudrait établir un tableau de vaisselle car chacun des enfants a son emploi du temps. Amicalement.

Antoinette : Il n'y a que papa qui reçoit des lettres, ce n'est pas juste.

Augustin : Je ne suis pas d'accord qu'Anatole me foute des claques.



Et pour calmer Ambroise qui non seulement continue à dire "je vais me plaindre", mais qui de plus ne couche pas sur le papier le motif de plainte, j'ai décidé de le remplacer : dès qu'il affirme vouloir se plaindre, je note son désespoir dans le cahier. Je vais vous donner un aperçu des VRAIES doléances d'Ambroise. A leurs lectures, vous verrez qu'elles sont réellement mortifères !

- Je ne veux pas me tenir droit sur ma chaise.
- Je ne veux pas obéir.
- Je ne veux pas tenir mes couverts convenablement.
- Je ne veux pas aller chez maman lorsqu'elle m'appelle.
- Je veux pouvoir manger la serviette posée sur ma tête.
- Je veux pouvoir me servir de l'eau en tenant la carafe de telle façon qu'il y ait une flaque d'eau sur la table.
- Je ne veux pas avoir de devoirs, ni même aller à l'école.
- Je ne veux plus être assis devant Anatole à table.
- Je n'ai pas eu le droit de manger une pastille Vichy juste avant le goûter.

Albert : Je trouve déplorable que ce cahier ait perdu de son charme depuis que de vraies plaintes sont formulées.

Dès ce soir, j'étudierai les plaintes avec eux. En attendant, je retourne le cahier, je l'intitule "Actions de grâce" et j'attends que le cahier se remplisse de toutes leurs petites joies du jour ! Y en aura-t-il ? Le suspense est entier...




mardi 17 septembre 2013

La nature est curieuse

Courant juillet, j'ai aidé à cueillir des prunes. On m'a bien mise en garde et demandé de me méfier des guêpes qui se régalaient des fruits, et qui devenaient combatives si on entrait en compétition avec elles ! 

J'aimerais vous partager ces vues : les fruits ne tiennent plus que par un fil !





lundi 16 septembre 2013

Deux chevaux à la pompe à essence !

J'ignorais que les chevaux (mise à part LA mythique 2CV) avaient besoin de faire une recharge énergétique à la pompe à essence. Et pourtant... 



(Je n'ai pas osée me mettre sur le côté pour les prendre en photo, je ne voulais pas me faire voir !)

vendredi 13 septembre 2013

Les merles de ma cour

Début juillet, un couple de merles a élu domicile derrière le rosier grimpant, sur une gouttière, à un peu plus de deux mètres du sol. Monsieur Alphonse les a découverts alors qu'il voulait tailler le rosier et supprimer les fleurs fanées. Et parce qu'il a pu constater qu'il y avait des oeufs, il a demandé aux enfants de ne pas effrayer les oiseaux.

Je peux vous affirmer que les merles ne sont pas farouches : ils ont tout supporté : les cris, les courses-poursuites, les batailles d'eau, les ballons de basket, le badmington... Ils sont merveilleux de patience avec les enfants !


Nous avons essayé de canaliser les jeux de ballons des enfants, et les oiseaux ont dû être soulagés le jour de leur départ en vacances.




En fait, je ne sais pas ce qui se passe dans la tête d'un oiseau, mais personnellement, j'ai eu plaisir de profiter d'une grande maison vide-rangée-silencieuse. Je prenais mes repas dans ma cour, sous la treille. J'avais plaisir, jour après jour, de voir Monsieur Merle apporter de la nourriture à Madame Merle, et je me demandais si j'aurais le privilège de voir éclore les oeufs. Je n'ai pas eu cette chance, mais une autre, encore plus belle...




Donc, un jour, j'ai entendu des piaillements aigüs provenant du nid : les petits merles étaient bien nés et réclamaient leur nourriture. Papa et Maman Merle se sont relayés pour nourrir leurs petits affamés. Quelle course ! Ils ont passé leurs journées à chercher des vers et des gros insectes.




Et puis, un jour, en arrivant pour le petit déjeuner, j'ai vu un petit merle par terre. Ses ailes étaient trop courtes pour qu'il puisse s'envoler. J'ai appelé Monsieur Alphonse qui a tenté de le remettre dans son nid. Peine perdue, il en ressortait, agitait ses petites ailes pour chuter au ralenti du nid jusqu'au sol. Trois mètres... En voulant remettre le petit dans son nid, un des frères est tombé. Mais comme il était bien plus petit, il n'a pu se redresser. Monsieur Alphonse l'a également remis dans son nid où il est resté.

Devant un comportement aussi étrange, je me suis précipitée sur Internet pour chercher la solution : Dès qu'ils atteignent une certaine taille, les petits merles sortent de leur nid, et cherchent une cachette à proximité. Les parents continuent de les nourrir pendant 3 semaines. Il peut se passer 15 jours avant que tous les merles soient sortis du nid !
Petit merle qui vient de quitter son nid, et qui fait une pause avant de sauter à terre.

L'oisillon écarte les plumes de sa queue et s'agrippe au mur pour ralentir sa chute

L'oisillon a atterri sur le tas de tuiles. Il a commencé par se cacher derrière la grosse pile, puis a gravi sur l'autre tas pour sauter de l'autre côté et se cacher dans le pied de lavande.
L'oiseau ne sait pas encore voler, mais avec ses petites ailes, il peut s'aider pour prendre son élan.
Et voilà l'oisillon qui quitte le pied de lavande pour rejoindre l'autre. Il va marcher dans l'ombre du mur pour ne pas se faire remarquer, puis se cacher dans les feuillages.

Nous avons donc essayé de rester discrets dans notre cour, en faisant attention au petit merle. Comme c'était amusant : Monsieur ou Madame Merle arrive avec de la nourriture dans son bec : un gros vers ou un insecte. Il appelle son petit avec un bruit caractéristique, puis écoute la réponse. Le petit répond par un piaillement. Le parent lance un nouvel appel, le petit répond, jusqu'à ce que le parent l'ait situé. Il le nourrit, s'envole, cherche de la nourriture, et revient. Le même manège recommence.

Papa Merle dans la serre abandonnée. Il cherche son petit, mais il m'a vue, et marche de long en large avec colère. Il n'ira nourrir son petit que lorsque j'aurai quitté les lieux et que tout danger sera écarté.


Un matin, nous avons assisté à un phénomène curieux : Le merle entendait son petit mais n'arrivait pas à le voir pour le nourrir. Il l'a cherché pendant au moins une demie-heure, un ver dans le bec, a appelé, écouté la réponse, s'est dirigé vers les cris, revenait, repartait. Il nous semblait que le petit était passé par le soupirail de la cave et qu'il était tombé dans la cave. Pour Papa Merle, cela ne faisait aucun doute.

Finalement il est allé nourrir ses petits dans le nid, puis a repris ses recherches. Je me suis approchée de la cachette probable du petit merle, j'ai imité le cri de ses parents, et il m'a répondu. Finalement, nous l'avons retrouvé, caché dans un coin de l'escalier. Monsieur Alphonse l'a remis dans la cour, dans un endroit où il pouvait facilement se cacher. 
Maman Merle ne retrouve plus son petit. Elle a nourri ceux qui sont encore dans son nid, puis appelle celui qui en est sorti pour le repérer.

La photo est mauvaise, les oiseaux ne posent pas ! Mais on voit bien le parent qui va nourrir son petit.
Madame Merle a enfin retrouvé son petit, et a repris ses va et vient pour apaiser la faim de l'oisillon qui avait jeûné durant plusieurs heures !

Une semaine plus tard, ce sont deux petits que nous avons vu sortir du nid et se cacher derrière le tas de tuiles. Les parents courraient, volaient dans tous les sens pour les trouver et les nourrir. Ce jeu de cache-cache m'a beaucoup amusée, puisqu'après chaque bouchée, il fallait recommencer le jeu !

Vivre une leçon de choses, un appareil photo à la main, est réellement passionnant !


jeudi 12 septembre 2013

Pour retrouver sa voiture sans faute

Il fut un temps, nous habitions une grande ville, et nous n'avions pas de garage, ni de place de parking. Il fallait donc jongler avec les horaires pour trouver à se garer facilement dans le quartier. Mais comme nous ne prenions guère la voiture, dès que nous en avions besoin, il nous fallait effectuer des gymnastiques intellectuelles intenses pour se souvenir du dernier endroit où nous l'avions garée.

Un jour, j'en ai eu assez de tourner autour du pâté de maison, avec 6 petits enfants à la recherche de ma voiture. Parfois, j'envoyais l'un d'eux en éclaireur... puis, je me suis brodée un petit tableau. Dès que je rentrais, je positionnais la grosse voiture bleue sur le velcros correspondant. Monsieur Alphonse faisait de même avec sa petite voiture blanche.

Et puis, la vie est devenue bien plus facile ! C'est fou ce qu'on peut dépenser en énergie pour rechercher sa voiture !!!



Il est un peu froissé, je l'ai retrouvé lorsque j'ai trié mes cartons en vue du déménagement !


mercredi 11 septembre 2013

Les trains et moi

J'aime prendre le train. J'aimais prendre le train à l'époque révolue où on prenait le train comme un bus : "Tiens, si je rentrais à la maison ? On se rendait à la gare après une journée de balade, et on prenait le premier train qui se présentait..." C'était si facile !

Désormais les progrès, la technique, le souhait de mieux servir le pauvre voyageur soumettent une pression inégalable sur ce même voyageur. En tout cas, je suis sous pression à partir du moment où je commande mes billets. D'abord sur le prix à payer. Ensuite, je me dis que tout retard est punissable immédiatement par l'impossibilité de se faire rembourser le billet, et l'obligation d'en racheter un autre pour le train suivant. Rédhibitoire .. Ne pas être en retard devient alors un leitmotiv... Quelle pression.

Et puis, il faut bien le dire, à l'époque où l'on pouvait voyager sans réservation, les trains étaient ponctuels. C'était le slogan de la SNCF "les trains français sont à l'heure". Ils avaient une reconnaissance mondiale sur ce point là. Les meilleurs.

Je déplore un peu que cette Société de transport n'ait pas eu à coeur de garder la primauté sur ses horaires. Certes, les trains ne partent jamais en avance, mais il y en a tant qui partent avec un retard conséquent.

Alors, si le seul but du voyage est de se déplacer d'un point à un autre, sans aucune contrainte de temps, il est possible de prendre le train. Dans le cas où une correspondance est prévue, il vaut mieux préserver son quota de temps, et choisir un horaire qui laisse une large marge de manoeuvre. Sinon, on vit son voyage comme sur un trampoline (voir ICI pour mon trajet estival).

Hier j'ai pris le train (j'étais restée dans notre maison pour y faire des confitures, et je devais rejoindre ma famille en Suisse). La veille, j'ai demandé à des voisins bien sympathiques s'ils pouvaient me déposer à la gare. "Bien entendu, mais sais-tu qu'il y a une annonce de grève ?" J'avais oublié ce détail... Après un coup d'oeil sur le site de la SNCF, j'ai été moyennement rassurée, mais il me semblait que le train que j'avais choisi devait rouler... Bon. Au fond, peu importe, je voyage avec Albert, il nous suffira d'emporter un pique-nique et un énorme livre au cas où nous resterions bloqués dans une gare en Alsace.

Le train est parti à l’heure, la correspondance était ponctuelle à Sélestat, nous avons changé de train sans encombre à Bâle, et à nouveau à Berne, et nous sommes arrivés à l’heure espérée à Fribourg ! Je suis assez étonnée d’avoir su dompter la SNCF en période de grève ! Et finalement elle pourrait être en grève plus souvent : au moins les trains qui circulent sont à l’heure !!!


samedi 7 septembre 2013

"Je vais me plaindre"

Les rencontres des blogueuses sont toujours riches d'enseignement. Courant juillet, j'ai eu la très grande joie de faire la connaissance de Ginger. Enfin, je dis la connaissance parce que je ne trouve pas de terme mieux adapté, alors que je la connaissais depuis deux ans déjà. 

Nous avons passé notre après-midi à bavarder, et le temps nous a manqué pour poursuivre nos échanges. Gentiment, elle m'a demandé des nouvelles de ma famille (ça a pris du temps vu le nombre). Lorsque j'en suis arrivée à parler d'Ambroise, je lui ai expliqué combien ce garçon était drôle, et parfois agaçant parce qu'il choisit une phrase qu'il va répéter inlassablement à tort ou à raison tout au long de la journée. La phrase de juillet (qui était celle de fin juin et qui perdure encore de nos jours) est la suivante : "Je vais me plaindre". A quoi je répondais invariablement "A qui ?" Il restait sans voix mais pour quelques secondes seulement.

Ginger, très fine, me suggère d'ouvrir un cahier de plaintes. Ambroise saura dorénavant à qui se plaindre ! Je me suis empressée de choisir un joli cahier que j'ai intitulé "Main courante"


Et à présent lorsque j'entends "je vais me plaindre", je réponds "il y a un cahier pour ça !"































Ce cahier est en évidence sur la table du salon...

vendredi 6 septembre 2013

Mais où est-il allé se nicher ?

L'autre jour, Augustin jouait au badminton. D'un coup, il éclate de rire : "Regardez où est le volant, je n'arrive pas l'attraper !"

Le voyez-vous dans l'angle ?




PS : Inutile de faire des réflexions saugrenues sur le ménage. D'abord, le ménage n'est pas une passion pour moi. Ensuite, nous sommes ici à l'extérieur, et c'est le lieu d'habitation des petites bêtes utiles à la création. Et enfin, si j'avais pris le temps de nettoyer les extérieurs, vous n'auriez jamais pu admirer un si joli filet !!!

mercredi 4 septembre 2013

Le sens du déroulement

S'il y a un endroit où je me pose à chaque passage la question du sens du déroulement, c'est bien dans les toilettes publiques. Est-ce que cela n'arrive donc qu'à moi ? Je ne le crois pas.

Dérouler le papier d'un dévidoir tient du suspense le plus profond : vais-je pouvoir trouver le début du rouleau ? Et vais-je d'ailleurs pouvoir atteindre le papier sans m'arracher la peau de la main sur les dents du dévidoir ?

C'est donc délicatement que j'introduis ma main dans la machine infernale, du bout des doigts que je tâte le papier dans l'espoir de pouvoir saisir l'extrémité du rouleau. Il n'est jamais là où il devrait être. Je commence alors le lent mouvement de manège en faisant tourner le rouleau dans un sens pour pouvoir décoller le papier. Après avoir suffisamment tourné dans un sens, je désespère et je tente ma chance dans l'autre sens.

C'est tout un art, que de savoir tourner, dans le bon sens d'abord (mais là, c'est plutôt une question de chance), et à la bonne vitesse ensuite : Tourner vite ne sert à rien, on n'a pas le temps de sentir la différence de dénivelé du papier. Tourner lentement n'est pas plus efficace : on ignore si on a déjà fait un tour entier ou non.

Enfin, je le tiens ! Mais il est trop tôt pour crier victoire. Dans le meilleur des cas, si je tire un coup sec, je déroule en une seconde la moitié du rouleau. Un peu excessif, non ? Dans la plupart des cas, si je tire un coup sec, je n'obtiens que 2 cm² de papier coincé entre le pouce et l'index. Je reprends la valse du papier parce qu'entre-temps j'ai oublié le sens du déroulement, et cette fois, je tire soigneusement et lentement pour pouvoir gérer la longueur nécessaire sans déchirure intermédiaire.

Mais même dans ces cas je ne grogne pas : au moins il y avait du papier !


mardi 3 septembre 2013

Et maintenant ?

Tirons un trait sur ces vacances scandaleuses (CLIC). Dans l'absolu, c'est vite dit. En réalité, ne nous leurrons pas, nous avons été très marqués par cet accident. Un mois s'est écoulé, et nous nous remettons doucement. Monsieur Alphonse a toujours son attelle au bras, et récupère lentement, même si le chirurgien trouve qu'au contraire les choses avancent plutôt vite.

Nos cauchemars faits d'accidents de bateaux, de voitures, de crashs d'avions, laissent place à des rêves pénibles. Je cite ici Ambroise qui seul sait mettre les mots exacts sur les situations : "... et moi j'ai fait un rêve tellement compliqué que je n'y ai rien compris !"

Nous avons conscience que nous sommes des miraculés. Quelle sensation étrange de recevoir la vie pour la deuxième fois.

Je n'arrive plus à lire. Les enfants m'ont mis "Jurassic Park" et "Fantômas" dans les mains, mais je les ai reposés : "Ces livres sont fades, ma vie est autrement plus trépidante que ces romans".

J'ai regardé "Rebelle" avec les enfants, et ils riaient de me voir sauter dans mon fauteuil à l'apparition de l'ours. J'ai passé mon temps, crispée sur mon fauteuil, angoissée à l'idée de ce qui pouvait arriver à la reine, et j'ai sursauté à chaque action un peu mouvementée. Donc, exit les films.

Je lis des livres de cuisine : c'est reposant. Mais je ne peux mettre en pratique les recettes qui m’intéressent, n'ayant qu'une plaque pour cuisiner. Vous vous souvenez (ICI) que mon four a pris feu.

Je lis des revues instructives. Au moins dans ces textes, il n'y a pas d'accident, pas d'aléa, pas de stress. Et puis, Monsieur Alphonse a été ébahi de me voir avec une bande dessinée entre les mains... Astérix est bien un peu violent avec toutes les batailles, mais comme je les connais par coeur, il n'y a plus d'effet de surprise !

Je tourne donc la page de cet événement  Et pour celles qui s'interrogent : nous avons envie de repartir et d'entrer à Venise par voie de mer. Pour commencer, Monsieur Alphonse doit retrouver l'usage entier de son bras. Ensuite, nous ferons de la voile sur des lacs, par petites touches : quelques heures pour commencer, ceci pour rendre confiance à Augustin qui est le seul à ne plus vouloir monter dans un bateau.

En attendant, je prépare d'autres billets sur notre nouvelle vie. Actuellement, elle est un peu plus calme, ce qui me convient parfaitement.

@ très vite !